Introduction to Texts Before 1800
主題 Topic | Medieval French / Occitan romance |
書刊名 Title | Le roman de Flamenca |
作者 Author | Anonymous; Trans. Georges Millardet |
出版社 Publisher | Boivin, Paris |
出版年 Year | 1900 |
語言 Language | French |
裝訂 Binding | □ 平裝 Paperback □ 精裝 Hardcover |
頁數 Pages | 92 |
ISBN (10 / 13) | |
Bibliography Reference | (STC, Duff, GW . . .) |
來源網址 Web Link | https://archive.org/details/leromandeflamenc00mill (Digitalized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa) https://ia801403.us.archive.org/12/items/leromandeflamenc00mill/ leromandeflamenc00mill.pdf 參考資料: 蘇其康。《歐洲傳奇文學風貌:中古時期的騎士歷險與愛情謳歌》。台北:書林,2005。 |
劇本簡介 撰稿者 | 郭如蘋、洪沛茵 |
撰寫日期 Date | Aug. 06, 2016 |
A. 簡介 Introduction (within 100 words, Chinese or English)
這部作品作者不詳,約於1234年完成,以法蘭西南方語言寫成。此故事中沒有亞瑟王傳奇那樣多的戰鬥儀式和宮廷禮節,卻深刻描繪了寧靜生活中的大風大浪,以及人生際遇中的許多無奈和反諷。故事主角為一名如仙子般的少女法拉夢卡(Flamenca),奉父之命下嫁男主角阿慎堡勛爵(Sir Archambaud)。婚後阿慎堡卻聽信讒言,猜疑妒忌、不可理喻的折磨配偶,竟將法拉夢卡關在高塔頂層,與外界隔絕。法拉夢卡的悲慘遭遇使遠方一名騎士威廉(Guillem de Nevers)產生愛慕之情,想盡辦法也要一瞻佳人的容顏,甚而以非堂堂正正的方法逃過阿慎堡的法眼,接近法拉夢卡。法拉夢卡歷盡滄桑、飽嚐虐待,仍謹守分際;但在痛苦與愛情的新希望之間掙扎,逐漸的她內心開始容下威廉。阿慎堡未能珍惜良緣,只落得痛失美人收場。
B. 文本摘錄 Extracts (4-6 Pages)
p. 6 La fille du comte Gui de Nemours, la belle Flamenca, est donnée en mariage à Archambaud, seigneur de Bourbon. Fêtes à Nemours. Fêtes à Bourbon. Les attraits de Flamenca, le succès qu'elle obtient auprès de tous, en particulier auprès du roi de France, convié aux fêtes, les insinuations de la reine, qui voit en Flamenca une rivale, éveillent la jalousie d'Archambaud. Le sire de Bourbon, se contient jusqu'au départ de ses invités. Mais alors il éclate en reproches contre sa jeune femme. Il ne songe plus à cacher les souffrances qui l'ont envahi et le tor- turent; puis finalement, pour interdire à Flamenca tout rapport avec le monde, il l'enferme en compagnie de deux suivantes, Alis et Marguerite, dans la plus haute tour de son château. Lui-même en sera le gardien. Scandale dans le Bourbonnais, l'Auvergne et les provinces d'alentour ! Un jeune chevalier qui vivait en Bourgogne, Guil- hem de Nevers, apprenant l'infortune de la belle recluse, et s'é- tant persuadé qu'il l'aimait, — il ne l'avait, notez bien, jamais vue, — se rend à Bourbon, qui était déjà une station thermale re- nommée; et, sous le prétexte d'y soigner sa santé, il s'y installe sans attirer l'attention du seigneur Archambaud, pour tâcher d'entrer en rapport avec Flamenca. Le mari jaloux ne permet à son épouse de sortir de la tour que les dimanches et les jours de fête. Il l'accompagne lui-même à l'église. Et Flamenca y suit l'office dans une petite chapelle la- térale,derrière un mur qui, s'élevant à mi-hauteur, la dérobe aux regards de tous, quand elle est assise, et ne laisse paraître que le haut de son buste, lorsqu'elle se tient debout. De temps à autre aussi, Archambaud conduit Flamenca aux Bains, et l'enferme dans sa cabine avec ses deux suivantes, tandis qu'il fait les cent pas devant la porte, son trousseau de clés à la main. Guilhem de Nevers mis au courant de ces particularités, fait creuser par des ouvriers discrets un souterrain, aux issues habi- lement dissimulées, qui, de sa chambre, mènera au bâtiment des Bains. p. 7 D'autre part Guilhem, ébloui dès le premier dimanche par la beauté de Flamenca, entrevue à l'église, a remarqué que le clerc qui assistait le prêtre officiant, en « donnant la paix », c'est-à-dire en faisant baiser aux fidèles un psautier, comme c'était alors l'usage, approchait d'assez près Flamenca pour pouvoir glisser tout bas à ses oreilles un petit mot sans être entendu de per- sonne. Par des politesses, des cadeaux, le jeune chevalier se concilie le curé de la paroisse, don Justin, et obtient la faveur de recevoir la tonsure et de devenir son clerc. Le premier jour où il prend son service, au moment où il s'ap- Proche de Flamenca pour lui faire baiser le psautier, il lui dit dans un souffle : Ai 'as ! « Hélas ! » Puis il se retire humble et incliné. A-t-il été entendu ? Il se le demande avec angoisse, revenu chez lui. « Ces bandeaux qui lui serrent les oreilles m'ont trahi », s'écrie-t-il ! Bandeaux de malheur ! Pendu soit celui qui a inventé les bandeaux »... « Non, certes. Amour ! tu ne m'as guère aidé dans ce jeu ! Je croyais tirer Six ; et j'ai amené tout juste Un ! » De son côté Flamenca ne sait que penser. Revenue dans sa prison, elle raconte l'aventure à ses deux suivantes. Cet « Hélas ! » est-il un sarcasme sur les lèvres de ce clerc élégant qui l'insulte dans son malheur ? « J'aimerais mieux être esclave chez les Armé- niens ou les Griffons, en Corse ou en Sardaigne ! J'aimerais mieux tirer de la pierre, débiter du bois ! » s'écrie-t-elle. Alis et Marguerite lui persuadent que telle vilenie ne saurait venir de ce jeune homme « plus beau et plus grand » qu'un clerc ordinaire « et mieux lisant, et mieux chantant», tout pareil à un gentilhomme. Elles conviennent ensemble d'une réponse à faire, et, le di- Manche suivant, Flamenca dit à Guilhem dans un soupir : Que planhs ? « Pourquoi te plains-tu ? » Toute la journée et toute la nuit Guilhem se répéta ce Que planhs avec ravissement. Mais Flamenca se demande avec inquié- tude si ces deux syllabes sont parvenues à leur adresse. «M'as- tu entendue, toi belle amie ? demande-t-elle à Alis ? — Non. — Et toi, Marguerite ? — Moi non plus. Comment avez-vous dit ? Répétez-le. Nous saurons s'il a pu entendre. Voulez-vous, Madame ? — Je veux bien. Mets-toi debout, Alis. Fais semblant de me donner la paix comme lui : prends le roman de Blanche- fleur. » Alis se lève ; court vers une table où traînait le roman. Elle vient à sa maîtresse. Flamenca se tient à peine de rire quand elle voit Alis contrefaisant le clerc et gardant elle-même difficile p. 8 ment son sérieux. La suivante hausse le livre vers la droite, l'in- cline de biais vers la gauche. Flamenca feignant de le baiser, dit: Que planhs ? Puis : « Eh bien ? As-tu entendu ? — Oui, fort bien, Madame ! Si vous l'avez dit sur ce ton, celui qui me fait tant parler latin vous a bien entendu. » Le dimanche suivant. Flamenca a moins serré ses bandeaux pour mieux écouter. Guilhem lui susurre la réponse : Mor mi ! « Je me meurs! » Puis, toujours à l'intervalle d'une semaine ou de deux fêtes consécutives entre chaque demande et chaque réponse, se pour- suit le dialogue en mots de deux syllabes : Ai las ! avait dit le clerc. — Que planhs ? avait riposté Flamenca. — Mor mi. — De que ? — D'amor. — Per cui ? — Per vos ! — Qu'en pose ? « Qu'y puis-je ?»— Garir. « Me guérir. » — Consi ? « Comment ? » — Per geinh. « Par ruse ». — E quai ? « Laquelle ?» — Iretz... « Vous irez... » — Es on ? « Où çà ? » — Als Bains. « Aux Bains. » Mille cinq cents vers sont consacrés à la relation des circons tancesayant accompagné cet amoureux et laconique dialogue qui dura plus de trois mois. Mais dans ces vers il y a tant d'es- prit,tant de détails gracieux et amusants, qu'ils sont trop courts à notre gré. Ils nous font assister aux délibérations de la jeune femme et de ses suivantes, aux alternatives d'espoir et de décou- ragement par lesquelles passe le galant chevaher. Et maintenant le voilà qui attend la réponse de Flamenca : acceptera-t-elle le rendez-vous « aux Bains » qui lui a été proposé le jour de la Sainte-Madeleine ? C'est le jour de la fête de saint Jacques de Compostelle que Flamenca doit faire connaître sa décision. Trois cents vers sont encore consacrés à ces trois jours qui virent les dernières hésitations de la jeune femme. Tous les raffinements psychologiques d'un Paul Bourget ou de quel- que autre Proust s'y retrouvent sous la forme allégorique qu'af- fectionnaient à l'époque nos anatomistes du coeur humain, et qu'appréciaient tant les lecteurs du Roman de la Rose. Paor, Amor, Vergonha. « Peur, Amour, Honte » se livrent de rudes com- Bats dans le coeur de la belle recluse. Finalement « Amour» l'em- porte, et la réponse, qu'elle prépare à l'avance avec ses suivantes, doit être Plalz mi ! « Avec plaisir ! » Mais le conflit de tous ces sentiments contradictoires, la peur d'être brûlée vive par son mari, si elle est découverte — vous savez que le châtiment était exemplaire au xiii® siècle pour ces sortes de fautes ! — et aussi, faut-il le dire ? la joie qu'elle en- trevoit dans cet amour mystérieux et défendu, l'étreignent p. 9 d'une si vive émotion, qu'avant même d'avoir acquiescé, à l'ins- tant précis où elle se décide, elle s'évanouit dans sa chambre entre les bras des deux soubrettes. « Les cris de celles-ci, l'eau froide dont Archambaud accouru, asperge le visage de son épouse, lui font ouvrir les yeux. Elle regarde le ciel, soupire profondément. A son mari qui lui demande d'où elle souffre : « Sire, répond-elle, j'ai un rhumatisme au coeur qui me brise et me tue. Je vais mou- rir si je n'ai l'aide d'un médecin. — Dame, je crois que vous fe- riez bien de manger chaque jour un peu de noix muscade. — Beau sire chéri, j'ai déjà souffert autrefois du même mal : les bains m'ont toujours guérie. Je voudrais me baigner, sire, mer- credi, s'il vous plaît : ce jour-là la lune est favorable. » La lune est favorable! Je pense bien que la lune était favorable ! Et le soleil donc ! Archambaud, qui n'entend rien apparemment aux secrets de toute cette astronomie féminine, donne son autorisation. Et, le mercredi venu, voici Flamenca et ses deux confidentes enfermées à double tour dans la cabine de bains. Après quelques instants d'attente, elles perçoivent un léger bruit. Une dalle se soulève. Guilhem surgit, un candélabre à la main. Il est en brillant costume de chevalier. Agenouillé devant sa dame, il la salue amoureusement. Flamenca réplique sur le même ton. Par le souterrain illuminé de cierges on se rend dans la chambre de Guilhem où tout se passe au gré des deux amants. Au moment de se quitter, ils mêlent leurs larmes, et décident de se retrouver aux bains au moins quatre fois par semaine ! Ils tiennent parole. Au jeu d'amour ils deviennent bientôt des joueurs émérites, des joueurs sans colères et sans jurons ! Cette félicité ne cessa point de quatre mois. Flamenca est si heureuse, prend si bien conscience de sa « va- Leur » et de son « prix » qu'elle en arrive à mépriser ouvertement Archambaud. ne lui faisant même plus hommage de sa crainte. Elle va jusqu'à négliger de se lever lorsque son seigneur et maître se présente devant elle. Un jour, Archambaud lui reproche cette attitude. Et Flamenca incrimine la jalousie d'Archambaud. Elle lui propose un marché : il la délivrera ; et elle lui jurera sur les saints qu'elle se gar- dera désormais « aussi bien qu'il l'a gardée jusque-là ». Ne soupçonnant point la dérision de ce serment à double sens, le jaloux accepte, et rend sa liberté à la captive. Elle en profite pour voir à loisir son amant. Mais, devenue ambitieuse pour lui, elle représente à Guilhem qu'il doit renoncer à sa vie de reclus. p. 10 Qu'il parte. Qu'il retourne dans ses terres. Qu'il participe aux tournois. Qu'il lui revienne couvert de gloire. Le jeune chevalier obéit malgré sa douleur ; désireux de ne point déchoir, il s'en va guerroyer en Flandre, cependant qu'Ar- chambaud a repris son ancien genre de vie, recevant, donnant des fêtes. Un splendide tournoi est organisé auquel le sire de Bour- bon convie tous les barons, de Bordeaux jusqu'en Allemagne et de Flandre jusqu'à Narbonne. Parmi ceux-ci, brille Guilhem dont les exploits lui ont conquis l'admiration de tous. A la cour d'Ar- chambaud les deux amants se retrouvent et usent amplement de la liberté que Flamenca s'est réservée par son serment ambigu. Le poète dépeint longuement les fêtes et le tournoi où Guilhem se signale entre tous. Brusquement le récit est interrompu au milieu de cette des- Cription : les derniers feuillets du manuscrit manquent ; et nous ne saurons jamais sans doute ce que devinrent Flamenca, Guil- hem et Archambaud.